Pour vous les vacances c’est : « Pour… Quoi Faire ? » ou « Pourquoi… Faire ? »
Juste avant de partir en vacances et entre ceux qui se demandent avec anxiété ce qu’ils vont bien pouvoir faire de cette plage…de temps libre (horreur !) et ceux qui au contraire ne travaillent que pour ce moment où outlook ne conditionne plus leur emploi du temps quotidien. C’est donc le bon moment pour examiner les bienfaits respectifs du travail et ceux du farniente...
La tribu des "Pour Quoi Faire ?"
Pour certain « le travail c’est la santé ». Ils n‘ont jamais vraiment cru un seul instant que l’origine du mot pouvait être lié à un instrument de torture qui sonne comme un anxiolitique : le tripalium ! Dépassant allègrement la dose prescrite et en lutte avec ces fake news, ils seraient bien inspirés et rassurés par certaines découvertes de la Psychologie Positive en la matière.
Ainsi les recherches de Mihaly Csickszentmihalyi, le psychologue positif aussi renommé que son nom est compliqué à prononcer (Chik-sent-mi-aï-li), ont impitoyablement remis en cause la croyance qui associe le Bonheur aux loisirs ! Selon lui, notre culture nous a fortement conditionné. Nous avons une vision plutôt négative du travail alors que, comme de nombreuses études sont venues le confirmer, c’est justement au travail que nous expérimentons le plus d’expériences optimales.
Ces expériences de « flux» (Flow) se caractérisent par :
- la sensation d’une période d’intense concentration dans le moment présent
- la perte de la notion du temps qui passe
- l’esprit totalement libéré de pensées qui n’auraient pas de rapport avec l’activité en cours
- l'attention focalisé sur un but clair et précis et la réalisation de celui-ci
- le sentiment de maîtriser la situation avec aisance et d’agir sans produire d’effort.
Dans ce cas, on peut comprendre le désarroi de ceux pour lesquels vacances riment avec « Pour… Quoi Faire ? » et qui sont chaque année obligés de faire preuve de créativité. Ils trouvent alors des alibis aux yeux de leurs proches sur le thème : « Je serai plus tranquille pour boucler les dossiers en retard » ou « Je pourrai m’avancer sur les (énormes) chantiers qui s’annoncent pour la rentrée ! »
Le syndrome estival du « Et maintenant que vais-je faire ? »
Ainsi les états de « vacances » peuvent-ils s’apparenter à une forme de sevrage pour ceux dont l’activité professionnelle intense génère régulièrement des états de « flux ». Les Neurosciences nous apprennent que le circuit de la récompense est alors activé avec la libération d’hormones (dopamine, la sérotonine, l’endorphine…) qui booste les capacités à mémoriser et à traiter l’information, la créativité et la motivation à se surpasser.
La tribu des « Pourquoi… Faire » ?
Pour eux l’étymologie du mots « vacances » (être libre, inoccupé, suspendre ses fonctions) prend toute sa dimension et l’espace du « temps libre » peut-être l’occasion d’identifier et de vivre consciemment ce que la Psychologie Positive a identifié sous le concept scientifique des Forces de Caractère.
“Une force est une capacité préexistante consistant en une manière particulière de se comporter, de réfléchir ou de ressentir, qui est authentique et énergisante pour l’utilisateur et permet le fonctionnement optimal, le développement et la performance”
« Utiliser ses forces et la plus petite chose que l’on peut faire pour faire la plus grande différence. »
Alex Linley
Si toutes sont bien sûr toute l’année à l’œuvre dans notre vie professionnelle, la période estivale est l’occasion d’en découvrir ou redécouvrir certaines :
- la curiosité et l’ouverture d'esprit sont utiles lorsqu’on cherche le dépaysement et la découverte
- le désir d’apprendre, le courage, la persévérance et l’humilité lorsqu’on tente de surfer pour la première fois ou que l’on part faire une randonnée en montagne
- l’appréciation de la beauté et la gratitude devant un coucher de soleil ou le sourire d’un enfant du bout du monde
- l’amour bien sûr pour ceux qui nous sont proches et pourquoi pas tout le monde un jour de finale de coupe du monde 🙂
Choisir son camp : Hédonisme ou Eudémonisme ?
Mais les vacances, c’est avant tout l’opportunité de faire le point et de se demander où l’on est de notre quête du Bonheur Authentique qui dépend selon Martin Seligman, fondateur de la Psychologie Positive, de notre capacité à trouver notre bon dosage entre le besoin de plaisir et le besoin de sens.
En Grèce au IVème siècle avant notre ère, la recherche du plaisir ou Hédonisme est déjà la préoccupation d’Aristippe de Cyrène ou d’Epicure. Cependant chacun y voit respectivement les plaisirs de l’esprit et du corps ou au contraire une vie prudente, calme et vertueuse. C’est aujourd’hui ce que la science met derrière la recherche du bien-être ou encore la qualité de vie.
L’autre conception du bonheur ou Eudémonisme est elle aussi née en Grèce avec Socrate ou Platon. Dans son Ethique à Nicomaque, il désigne sous ce vocable la « bonne vie » comme « le but et la finalité suprême de l’existence humaine ». Pour les philosophes eudémonistes, le plaisir est la conséquence et non la cause du bonheur ; c’est donc avant tout une vie pleine de sens dans laquelle on peut exprimer tout son potentiel qu’il faut rechercher son plein épanouissement.
Autant de questions qui ressurgissent aussi bien dans l’effort de la marche, la découverte d’une autre culture ou tout simplement allongé sur le sable chaud…
En ce qui vous concerne, êtes-vous plutôt vacances Pour « Quoi Faire » ou vacances Pourquoi « Faire » ?... ou comme moi cherchez-vous à allier les deux ?
Hello Eric, Pour moi vacances, c’est clairement un peu des deux : « Faire » d’autres choses, continuer d’apprendre – le réglage des voiles, l’agilité sur le dériveur en tant qu’équipier et éviter de déssaler plus de 5 fois dans l’heure, de nouvelles recettes de cuisines avec les produits locaux,…- et aussi « ne rien faire ». Et là je t’entends réagir : « ce n’est pas ne rien faire c’est être dans l’Eudémonisme » (nouvelle découverte pour moi ce terme !). Oui c’est certain, un bon bouquin à la plage ou juste un bon coup de soleil ou une nage dans l’eau à 18 degrés… Lire la suite »